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Fractures du poignet : radius – cubitus / ulna

Définition et origine : les os de l’avant-bras

La fracture du poignet est la fracture la plus fréquente au membre supérieur. Elle touche le plus souvent l’os radius, parfois associée à une fracture de l’ulna (cubitus).

Elle survient classiquement lors d’une chute avec réception sur la main.

Il y a 2 pics de survenue de ces fractures :

  • L’adulte jeune (20 à 30 ans) : le plus souvent il s’agit d’une fracture du poignet dans les suites d’un traumatisme à forte cinétique (chute à vélo, moto, ou d’une hauteur). La fracture est souvent complexe et touche l’articulation.
  • L’adulte plus âgé (au-delà de 65 ans) : le plus souvent dans les suites d’un traumatisme à faible cinétique (chute de sa hauteur, glissade). Elle touche plus souvent la femme et est favorisée par la présence d’une diminution de la minéralisation des os (ostéoporose).
un sol glissant

Symptômes / Diagnostic des fractures du poignet

Examen clinique d’une fracture du poignet

On retrouve à l’examen clinique :

  • Une déformation du poignet, avec notamment la déformation classique en dos de fourchette des fractures du radius à déplacement postérieur
  • Une impotence fonctionnelle (incapacité à bouger le poignet) complète
  • De fortes douleurs

Le poignet va gonfler progressivement dans les suites de la chute et la douleur s’intensifier.
L’examen initial doit éliminer les complications de fractures qui nécessiterait une prise en charge immédiate : compression nerveuse, compression de vaisseau, fracture ouverte

Examens complémentaires nécessaires pour les fractures du poignet

Des radiographies simples suffisent dans la majorité des cas au diagnostic.
Cet examen apporte des informations indispensables à une bonne prise en charge :

  • Fracture déplacée ou non (les fractures non déplacées ne nécessitent pas d’opération)
  • Si fracture déplacée, direction du déplacement, présence ou non d’un raccourcissement du radius
  • Fracture touchant l’articulation ou non

Dans le cas de fractures complexes, un scanner peut être demandé pour avoir plus de précisions, notamment pour les fractures articulaires ou en cas d’associations à des fractures des os du carpe.

Prise en charge des fractures du poignet

Plusieurs solutions existent selon les situations. Votre chirurgien sera le plus à même de vous proposer les traitements applicables dans votre cas.

La décision du traitement doit prendre en compte de nombreux facteurs tels que les maladies associées, l’autonomie, le déplacement fracturaire et le risque de déplacement secondaire sous plâtre ou résine, les lésions associées…

On distingue deux types de traitement :

  • Le traitement « orthopédique » est une immobilisation par attelle, sans opération chirurgicale. Il ne sera proposé que dans le cas d’une fracture non ou peu déplacée et exigera un suivi régulier afin de confirmer la bonne évolution et l’absence de déplacement secondaire. Il est classiquement de 5 à 6 semaines sous réserve des contrôles radiologiques.
  • Le traitement chirurgical : il est le plus fréquemment proposé, avec une stabilisation par plaque et plus exceptionnellement par broches. L’intérêt de la stabilisation par plaque est une meilleure tenue de la réduction (on appelle réduction le fait de réaligner un os dans sa position anatomique normale) fracturaire qui autorisera la levée de l’immobilisation plus rapidement (en général 2 semaines) et donc une rééducation précoce. Le traitement chirurgical n’est pas une urgence immédiate et pourra être différé de quelques jours à l’aide d’une immobilisation temporaire afin d’intervenir sur un poignet moins gonflé et moins douloureux.

Évolution des fractures du poignet

Après traitement, une rééducation est nécessaire. Il n’est pas rare de garder une diminution de la mobilité du poignet, surtout dans les fractures touchant l’articulation.

La plaque peut être retirée à partir du 4e mois postopératoire. Le retrait de la plaque ne nécessite pas d’immobilisation ni de limitation de l’utilisation du poignet dans les suites immédiates. Le poignet n’est par ailleurs pas plus fragile dans les suites du retrait du matériel.

Dans le cas d’une fracture déplacée qui aurait été traitée par immobilisation simple, l’évolution se fera vers la consolidation avec cal vicieux c’est-à-dire en position non anatomique. Le risque est une perte de mobilité, de force et des douleurs. Cela peut nécessiter un traitement chirurgical visant à recasser l’os pour le faire consolider en bonne position.