01 Pathologies du coude
pathologies & traumatismesNerf ulnaire / cubital au coude
Le nerf ulnaire : un nerf capital pour la main
Le nerf ulnaire (également appelé « cubital ») est un nerf capital pour la fonction de la main. Il contrôle les muscles permettant les mouvements fins des doigts, et la sensibilité du petit doigt et d’une partie de l’annulaire. Il naît au niveau de la colonne vertébrale cervicale, puis circule dans le bras et passe dans une « gouttière » (dite épitrochléo-olécranienne) au niveau du coude, et enfin chemine dans l’avant-bras jusqu’à la main.
Au niveau du coude, le nerf est maintenu en place par un système de tunnels, où il peut être comprimé à trois endroits principaux:
- A la fin du bras par un ligament
- A la gouttière épitrochléo-olécranienne
- Au début de l’avant-bras par la paroi d’un muscle (le muscle fléchisseur ulnaire du carpe) : il s’agit de la zone de compression la plus courante
Le syndrome du nerf ulnaire au coude
Le syndrome du nerf ulnaire au coude correspond à la compression anormale du nerf au niveau du coude. On parle également de syndrome du tunnel cubital.
Cette compression est liée à une rétraction du système de tunnels, souvent favorisée par les efforts en force ou répétitifs ; mais également parfois dans les suites d’un accident.
Symptômes / Diagnostic du syndrome du nerf ulnaire au coude
Les symptômes sont liés à la souffrance du nerf ulnaire.
Le symptôme le plus commun est l’apparition de fourmillements dans le petit doigt, et parfois l’annulaire. Les fourmillements prédominent la nuit et le matin et sont parfois douloureux.
Lorsque la compression évolue depuis longtemps, la sensibilité peut être diminuée. Il peut également exister une perte de force, car les muscles contrôlés par le nerf se retrouvent mal commandés. Cette perte de force prédomine sur la pince entre le pouce et l’index, l’écartement des doigts et la poigne.
L’examen central est l’électromyogramme (EMG), qui permet d’évaluer le niveau de compression et de souffrance du nerf. Il est parfois complété par une échographie pour rechercher des signes de souffrance du nerf, et des radios pour rechercher un problème de l’articulation du coude qui pourrait expliquer la compression du nerf ulnaire.
Prise en charge du syndrome du nerf ulnaire au coude
Plusieurs solutions existent selon les situations. Votre chirurgien sera le plus à même de vous proposer les traitements applicables dans votre cas.
Traitements non chirurgicaux
Des traitements non chirurgicaux sont possibles (orthèses de repos la nuit, prise d’anti-inflammatoires, correction de positions du coude favorisant la compression), mais sont rarement indiqués, car la compression évoluant « à bas bruit », les patients consultent en général alors que l’atteinte a déjà évolué.
Traitement chirurgical dans le syndrome du nerf ulnaire au coude
Le traitement chirurgical consiste à ouvrir les tunnels pour que le nerf cesse d’être comprimé. Parfois, il est nécessaire de modifier la position du nerf en le transposant vers l’avant (« transposition antérieure« ), si celui-ci a tendance à être instable (part en avant et en arrière avec les mouvements du coude) ou de supprimer le relief osseux qui l’irrite (« épitrochléoplastie« ).
Évolution du syndrome du nerf ulnaire au coude
Sans traitement, la maladie évolue le plus souvent lentement vers une perte de sensibilité des 2 derniers doigts et une perte de force.
Les traitements permettent une disparition rapide des fourmillements, mais la récupération de la sensibilité est très lente (les fibres du nerf qui avaient souffert doivent repousser : ce processus prend 6 mois à un an) et peut être incomplète. Dans les formes anciennes, il arrive que les patients conservent un fond de fourmillements malgré la libération.