02 Algodystrophie de la main et du poignet
L’algodystrophie de la main ou du poignet se traduit par une douleur importante qui pousse à moins utiliser sa main, après un traumatisme ou une opération chirurgicale. La rééducation de la main est le traitement le plus efficace, à condition de bien respecter la douleur.
Algodystrophie de la main et du poignet
Qu’est-ce que l’algodystrophie de la main ?
Définition de l’algodystrophie
L’algodystrophie, également appelée syndrome douloureux régional complexe (SDRC), est une réaction disproportionnée de l’organisme à une perturbation locale. Cette perturbation peut être soit un traumatisme (choc direct, fractures, entorse, etc.), soit une intervention chirurgicale. Le SDRC n’est pas spécifique à la main.
Causes de l’algodystrophie
Les mécanismes sont encore mal compris, mais le principe général est que le cerveau, pour une raison inconnue, interprète un signal simple (une douleur d’entorse par exemple), comme un signal grave.
Il réagit donc en conséquence en mettant en place tous les systèmes de défense locaux via le système nerveux végétatif (celui qu’on ne contrôle pas par la pensée, mais qui fonctionne de façon automatique, par exemple pour la gestion de la respiration ou des mouvements cardiaques). Il va donc faire se dilater les vaisseaux (apport de défenses), gonfler la main (apport d’eau) et pousser la personne atteinte à se servir le moins possible de sa main.
Quels sont les symptômes de l’algodystrophie du poignet ?
Symptômes
Les symptômes apparaissent en règle générale progressivement. On distingue classiquement :
- Une phase chaude où les tissus sont gonflés, rouges, suintants, douloureux, au-delà de la zone initialement intéressée par l’accident ou l’opération.
- Une phase froide où les tissus sont blancs-bleutés, atrophiés, avec une chute des poils.
Dans tous les cas, le symptôme central est la douleur. Le risque majeur est l’enraidissement par déficit d’utilisation de la main.
Diagnostic
Il n’existe aucun examen qui permette le diagnostic de certitude d’algodystrophie. Le diagnostic repose en général sur un faisceau d’arguments.
Il faut être très prudent avec les interprétations des examens d’imagerie (radiographie, scintigraphie osseuse notamment). En effet ceux-ci concluent souvent trop rapidement au diagnostic d’algodystrophie, car les signes sur les examens peuvent ressembler à ceux liés directement à l’accident initial (la déminéralisation par exemple). Aucun examen n’a de sens sans être mis dans le contexte particulier d’un patient.
Quels sont les traitements de l’algodystrophie main et poignet ?
Plusieurs solutions existent selon les situations. Votre médecin de la main sera le plus à même de vous proposer les traitements applicables dans votre cas.
Rééducation de la main
Il n’y a malheureusement pas à ce jour de traitement codifié. Le point principal est de comprendre qu’il faut poursuivre l’utilisation de sa main, dans le respect de sa douleur.
En cas de non-utilisation de la main, le cerveau se retrouve renforcé dans sa conviction que « quelque chose de grave » se passe et un cercle vicieux s’installe : moins la main bouge, plus le cerveau va pousser à laisser la main de côté, plus elle va être douloureuse.
Il est capital de réintégrer sa main dans son schéma corporel, tout en respectant sa douleur pour ne pas renforcer le message négatif auprès du cerveau. En pratique, le principe est donc d’utiliser sa main, en respectant les limites imposées par la douleur.
La rééducation de la main est capitale pour garder la mobilité articulaire, mais elle doit être non douloureuse.
Inefficacité des médicaments
De nombreux traitements médicamenteux ont été proposés, mais aucun n’a fait la preuve scientifique de son efficacité.
Combien de temps dure l’algodystrophie ?
L’algodystrophie finit toujours par disparaître, mais ce processus peut être long : de 6 mois à 2 ans. Le risque principal de séquelle est l’enraidissement des articulations, d’où l’importance de la mobilisation.
Prenez rendez-vous avec un médecin de la main spécialiste de l’algodystrophie du poignet à Bordeaux, à l’Institut aquitain de la main.
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