
02 Poignet
Fractures radius – cubitus
Définition et origine
La fracture du poignet est la fracture la plus fréquente au membre supérieur. Elle touche le plus souvent l’os radius, parfois associée à une fracture de l’ulna (cubitus).
Elle survient classiquement lors d’une chute avec réception sur la main.
L’adulte jeune (20 à 30 ans) présente le plus souvent une fracture du poignet dans les suites d’un traumatisme à forte cinétique (chute à vélo, moto, ou d’une hauteur). La fracture est souvent complexe et articulaire.
L’adulte plus âgé (au-delà de 65 ans) présente une fracture le plus souvent dans les suites d’un traumatisme à faible cinétique (chute de sa hauteur). Elle touche plus souvent la femme dans un contexte d’ostéoporose.

Symptômes / Diagnostic
On retrouve à l’examen clinique une déformation du poignet et une impotence fonctionnelle (incapacité à bouger le poignet) complète avec de fortes douleurs.
Le poignet va gonfler progressivement dans les suites de la chute et la douleur s’intensifier.
Des radiographies simples suffisent dans la majorité des cas au diagnostic. Dans le cas de fractures complexes, un scanner permettra d’avoir plus de précisions, notamment pour les fractures articulaires ou en cas d’associations à des fractures des os du carpe.

Prise en charge
Plusieurs solutions existent selon les situations. Votre chirurgien sera le plus à même de vous proposer les traitements applicables dans votre cas.
La décision du traitement doit prendre en compte de nombreux facteurs tels que les maladies associées, l’autonomie, le déplacement fracturaire et le risque de déplacement secondaire sous plâtre ou résine, les lésions associées…
On distingue deux types de traitement :
– Le traitement « orthopédique » est une immobilisation par attelle, sans opération chirurgicale. Il ne sera proposé que dans le cas d’une fracture non ou peu déplacée et exigera un suivi régulier afin de confirmer la bonne évolution et l’absence de déplacement secondaire. Il est classiquement de 5 à 6 semaines sous réserve des contrôles radiologiques.
– Le traitement chirurgical : il est le plus fréquemment proposé, avec une stabilisation par plaque et plus exceptionnellement par broches. L’intérêt de la stabilisation par plaque est une meilleure tenue de la réduction fracturaire qui autorisera la levée de l’immobilisation à 3 semaines et donc une rééducation précoce. Le traitement chirurgical n’est pas une urgence immédiate et pourra être différé de quelques jours à l’aide d’une immobilisation temporaire afin d’intervenir sur un poignet moins gonflé et moins douloureux.
La plaque peut être retirée à partir du 4e mois postopératoire. Le retrait de la plaque ne nécessite pas d’immobilisation ni de limitation de l’utilisation du poignet dans les suites immédiates. Le poignet n’est par ailleurs pas plus fragile dans les suites du retrait du matériel.

Évolution
Après traitement, une rééducation est nécessaire. Il n’est pas rare de garder une diminution de la mobilité du poignet, surtout dans les fractures touchant l’articulation.
Dans le cas d’une fracture déplacée traitée par immobilisation simple, l’évolution se fera vers la consolidation avec cal vicieux c’est-à-dire en position non anatomique. Le risque est une perte de mobilité, de force et des douleurs. La consolidation en cal vicieux peut nécessiter un traitement chirurgical visant à recasser l’os pour le faire consolider en bonne position.